Une exposition présentée au musée du Faouët.
Peintre breton, reconnu également pour son talent d’imagier, Ernest Guérin (1887-1952) suit la formation de Félix Lafond en peinture et de Jules Ronsin en dessin à l’école des beaux-arts de Rennes, ville où il est né et où son père exerce comme manutentionnaire à l’hôtel des ventes. En 1907, l’étudiant obtient une médaille d’excellence avec une série d’études de plantes et d’animaux. Cette même année il quitte Rennes pour Paris où, grâce aux relations d’une tante, il va entrer dans un cabinet d’architecture.
Effectuant de fréquents allers-retours entre Paris et la Bretagne, vers 1911, il fréquente Penmarc’h, Saint-Guénolé, Saint-Jean-Trolimon, Pont-L’Abbé avec quelques incursions à Douarnenez, Châteaulin, Audierne et Plougastel. Des voyages à l’étranger vont également nourrir son art, notamment l’Italie où il est séduit par les primitifs italiens.
La première exposition d’Ernest Guérin à Paris au printemps 1913, au pavillon de Marsan, rencontre un vif succès, tant ses aquarelles que ses enluminures. C’est au sortir de la guerre qu’il achève un ensemble de grandes peintures à l’huile sur les pardons de Bretagne pour la décoration de l’Hôtel Moderne à Rennes. C’est la même année, fin 1918, qu’il achète une maison à Quiberon où il va installer sa famille qui vient de s’agrandir avec la naissance d’un troisième enfant.
Tout au long de sa vie, Guérin va dédier son œuvre à la Bretagne et y commercialisera son art dans ses propres magasins, à Rennes ainsi qu’à Quiberon et un temps à Dinard. C’est en observateur minutieux qu’il réalisera multitudes de croquis sur les pardons, comme ce triptyque d’un jour de pardon à la chapelle Sainte-Barbe au Faouët, mais aussi sur les paysages maritimes et de landes qu’il travaillera ensuite à l’aquarelle en atelier. De petites silhouettes viennent parfois animer une atmosphère empreinte de légendes. Le peintre imagier se fera d’ailleurs l’illustrateur de l’histoire régionale.
De son vivant, Ernest Guérin a bénéficié d’achats de l’État et plusieurs collections publiques bretonnes conservent également des aquarelles de l’artiste. L’exposition du musée du Faouët réunit une collection privée de plus de quatre-vingt-dix œuvres, dans laquelle triptyques et miniatures associent les thèmes chers au peintre dans son pays de pardons et de légendes, sans oublier sa fascination pour le Moyen Âge.