De l’architecture à la mer, des grands chantiers à la navigation, Olivier Mignon nous transporte, à travers l’histoire !
500 ans après la découverte du détroit de Magellan, il nous entraîne dans ce premier cercle du monde qui aura duré 3 ans et 3 mois pour 86 800 km parcourus : le premier tour du monde à la voile !
Après avoir rappelé le partage du monde entre les Portugais, premiers à s’être lancés dans l’aventure et les Espagnols, Monsieur Mignon va évoquer l’importance prise par les épices avant de retracer la circumnavigation réalisée, bien malgré eux, par ces aventuriers.
1. Le partage du monde
Désireux de construire des forteresses le long des côtes africaines pour empêcher les Maures de revenir envahir leur pays, les Portugais, appâtés par l’or du golfe de Guinée et la possibilité de se procurer des esclaves pour cultiver la canne à sucre à Madère, sont les premiers à se lancer dans l’empire colonial. Quand Christophe Colomb vient proposer ses services au roi d’Espagne, puis découvre les Antilles, les Portugais sont aux abois !
En 1494, par l’intermédiaire du pape Alexandre Borgia, le monde est divisé en deux : tout ce qui est à l’est de la ligne de partage sera au Portugal et tout ce qui est à l’ouest, à l’Espagne.
2. Au commencement étaient les épices
Cette phrase de Stefan Zweig traduit parfaitement, l’importance que les épices avaient prises en Occident que ce soit dans la cuisine, les produits de beauté ou la pharmacopée. Or, elles coûtent très cher parce qu’on va les chercher au bout du monde, cela demande un temps infini : pas moins de deux ans pour aller chercher du poivre !
3. Fernand de Magellan
Le Portugais Fernand Magellan propose successivement au roi du Portugal, Manuel 1er qui le renvoie et au roi d’Espagne Charles 1er, le futur Charles Quint, qui, lui, est enthousiaste, d’aller chercher directement les épices sans intermédiaires et en contournant l’Amérique du Sud.
Le 10 août 1519, l’armada composée de 5 navires transportant 237 marins de nationalités différentes, divers instruments de navigation, des pièces d’artillerie et armes diverses, une pharmacie complète, et même des marchandises pour le troc avec les indigènes, sans compter les tonnes de vivres, quitte Séville.
À partir de ce moment, l’aventure commence avec son lot d’imprévus, de problèmes, de drames : Magellan, capitaine du navire amiral le Trinidad, issu d’une petite noblesse portugaise est mal supporté par les capitaines espagnols des autres navires. Une mutinerie aura lieu au large de la Patagonie, un des 5 navires fera naufrage, un autre déserte et retourne en Espagne. Quand, enfin, le passage au sud de l’Amérique du sud est trouvé, Magellan pleure, mais il est encore bien loin des îles Moluques qu’il voulait rejoindre ! Les vivres manquent, les hommes qui vont jusqu’à manger du cuir bouilli, des rats, sont malades du scorbut.
L’arrivée aux Philippines leur permet de s’approvisionner en eau, fruits et produits frais . Dans l’île de Cebu, ils obtiennent la soumission du roi et convertissent même la population. Malheureusement pour impressionner les habitants de l’île Magellan, débarque avec 60 hommes armés d’arquebuses et se retrouve face à 1200 adversaires hostiles : blessé à quatre reprises, il est achevé par les indigènes.
Le nombre de survivants étant trop faible pour garder trois bateaux, l’un des trois est brûlé. Enfin, en novembre 1521, les rescapés arrivent dans l’île de Tidore aux Moluques : l’un des deux bateaux a trop d’avaries et seule la Victoria pourra remplir ses cales de clous de girofle !
Finalement, après encore d’autres mésaventures le 6 septembre 1522, la Victoria remonte le Guadalquivir !