Guernica - Conférence à plusieurs voix.

Description

Conférence à plusieurs voix.

Le bombardement de Guernica le 26 avril 1937 :
entre histoire et mémoire.

        

      Géraldine Guérin                           Olivier Macaux                    Maria José Fernandez Vicente

Placée en territoire républicain depuis le début de la guerre civile, ce symbole des traditions et de l’identité basque qui était la ville de Guernica fut bombardé et anéanti par des avions dont la plupart appartenaient à la légion Condor envoyée par Hitler pour soutenir le camp nationaliste du général Franco. Ce tragique épisode – qui est considéré comme l’un des premiers exemples d’utilisation de tactiques de bombardement intensif sur une zone civile – fut aussi une expérience de guerre destinée à tester une stratégie visant à mettre fin à la guerre le plus rapidement possible en s'attaquant au moral des combattants. Stratégie que l’armée allemande aurait l’occasion de développer lors de la Seconde Guerre mondiale.

 Si l’émotion provoquée par la destruction de Guernica suscita une condamnation internationale de la part de journalistes, artistes et intellectuels du monde entier, contribuant ainsi à forger une opposition internationale au fascisme, elle fut aussi un objet de propagande interne, y compris pour un camp nationaliste qui n’hésita pas à accuser les républicains d’être à l’origine de cette destruction ; version des faits tenue comme « officielle » jusqu’aux dernières années de la dictature.

 

Cette conférence placera les bombardements de Guernica au carrefour entre l’histoire et la mémoire, en analysant aussi bien les évènements de cette tragique journée d’avril 1937 que les dynamiques produites par leur fort ancrage dans la mémoire collective espagnole.

 María José FERNANDEZ VICENTE.

Littérature

De nombreux écrivains et intellectuels espagnols mais aussi étrangers régirent avec force après l’exécution de Federico Garcia Lorca par les troupes franquistes le 19 août 1936. La mort d’un des poètes les plus talentueux de sa génération annonçait des heures très sombres que le massacre de Guernica confirma de manière tragique, soulevant la réprobation parmi les écrivains espagnols qui  vécurent ensuite l’exil (de Rafael Alberti à Ramon Sender) ou qui connurent la prison et la mort, à l’image de Miguel Hernandez qui, la veille de sa mort en 1942, s’écriait : « L’Espagne n’est plus l’Espagne, c’est une fosse commune, un cimetière immense, tout rouge et bombardé. C’est ainsi que l’ont voulue les barbares. »

Venus du monde entier, des écrivains et des artistes apportèrent leur soutien à la République ou combattirent dans les brigades internationales. D’André Malraux à Simone Weil, de John Dos Passos à Ernest Hemingway, d’Arthur Koestler à George Orwell, d’Alejo Carpentier à Pablo Neruda, les écrivains témoignèrent des souffrances du peuple espagnol et des ravages de la Guerre civile et dénoncèrent la menace fasciste qui pesait sur le monde.

 Olivier Macaux

 

Géraldine Guérin:

Le 26 avril 1937, les avions de Hitler et de Mussolini réduisent en cendres la ville
espagnole de Guernica. Pablo Picasso découvre cette tragédie en une de L’Humanité.
L’artiste est sous le choc. Le père du cubisme décide alors de faire de ce crime le
thème de la commande qui lui a été faite de décorer le pavillon de l'Espagne à
l'Exposition internationale dite « des arts et des techniques appliqués à la vie
moderne » de Paris. Il peint avec rage des fragments de corps démembrés, des
femmes hurlantes sortant des flammes, un cheval éventré, une tête de taureau
monstrueuse. La toile, véritable « cri de douleur » comme il la qualifie,
est un réquisitoire implacable, de 8m sur 3,5m, contre le fascisme, la guerre, la
barbarie et la mort, ce qui en fait sa force et son universalité.

 

 

Détail
Thème
Histoire
Conférencier
Géraldine GUÉRIN
Prix
Gratuit pour les adhérents
Date
06/05/2024 14h30
Lieu
Cinéville
Durée
02h30
Nombre de place
315